Knowledge of the unknown: perspectives on the emergence of the dark figure of crime in the late eighteenth and early nineteenth century

Le «chiffre noir de la criminalité» demeure un enjeu majeur en matière de statistiques de la délinquance. Depuis le tournant des années 1970, les enquêtes de victimation et les enquêtes de délinquance autoreportée ont permis de brosser un tableau plus clair de la réalité sociale de la criminalité. C...

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Main Author: Ledebur, Sophie (Author)
Format: Electronic Article
Language:English
Published: 2021
In: Crime, histoire & sociétés
Year: 2021, Volume: 25, Issue: 1, Pages: 55-84
Online Access: Presumably Free Access
Volltext (lizenzpflichtig)
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Description
Summary:Le «chiffre noir de la criminalité» demeure un enjeu majeur en matière de statistiques de la délinquance. Depuis le tournant des années 1970, les enquêtes de victimation et les enquêtes de délinquance autoreportée ont permis de brosser un tableau plus clair de la réalité sociale de la criminalité. Ces méthodes font désormais partie de la « boîte à outils » de la criminologie actuelle. Malgré la diffusion de leur utilisation, l’histoire de ces méthodes d’enquête demeure méconnue. Elle remonte à une époque bien antérieure à celle où le « chiffre noir » de la criminalité est devenu une donnée partiellement mesurable. Cet article explore le contexte dans lequel a émergé, au tournant du XIXe siècle, une conscience émergente de la criminalité non enregistrée. L’idée que la connaissance était déficiente est venue des pratiques d’enquête criminelle. Elle est examinée ici à la lumière de la perception, dans les territoires allemands au seuil d’une administration moderne, que les voleurs et les vagabonds représentaient un danger très réel. L’article examine les méthodes adoptées pour sonder des domaines inexplorés, proposant ainsi une mesure de cette «connaissance de l’inconn».
Undetected and unreported crime are among the most pressing challenges of crime statistics. Since the late 1960s and early 1970s, victim surveys and self-report surveys have helped to paint a clearer picture of the social reality of crime, and in modern criminology such tools are now state of the art. Yet despite the current boom in survey-based methods, the history of this quest to define the "reality of crime" remains largely obscure. Its roots extend much further back to an age well before the "dark figure" of crime became, at least in part, a measurable entity. This paper explores the historical context behind an emerging awareness of undiscovered crime at the turn to the 19th century. The knowledge that knowledge was deficient emerged out of practices of criminal investigation. It is considered here in the light of a perception in German territories on the threshold to a modern administration that itinerant thieves and vagabonds posed a very real danger. The paper examines methods adopted to probe uncharted realms, thereby stabilizing the veracity of this "knowledge of the unknown".
ISSN:1663-4837
DOI:10.4000/chs.2890